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Quelle est la place du Canada dans le monde?

Un groupe de migrants marche du côté serbe de la frontière, près de Sid, en Croatie

Un groupe de migrants marche du côté serbe de la frontière, près de Sid, en Croatie

Photo : Antonio Bronic/Reuters

Radio-Canada

Les citoyens canadiens autant que les partis politiques portent un intérêt tout particulier à la place du Canada dans le monde. Mais quelle est donc cette place? A-t-elle changé au cours des dernières années, des dernières décennies?

Un texte d'Alexandra SzackaTwitterCourriel

Il est rare que la politique étrangère du Canada soit un des principaux thèmes d'une campagne électorale fédérale. Cela s'est produit il y a plus de deux décennies, avec l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). C'est le cas cette année, en raison de la crise des migrants et de la présence canadienne au sein de la coalition qui combat le groupe armé État islamique.

Le rôle joué par le Canada sur la scène internationale n'a plus grand-chose à voir avec celui des décennies passées, selon Louise Arbour.

On pense encore qu'on est impliqués dans les opérations de maintien de la paix et qu'on est une terre d'accueil pour tous les miséreux de la terre. Ce n'est pas vrai!

Une citation de Louise Arbour

Élections Canada 2015

Consulter le dossier complet

Justin Trudeau et son épouse, Sophie Grégoire, célèbrent la victoire du Parti libéral du Canada lors de l’élection générale du 20 octobre 2015.

« On n'est plus ça et il faudrait le redevenir », ajoute Mme Arbour, ancienne juge de la Cour suprême du Canada et ex-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU.

Tous les mardis, du 8 septembre au 6 octobre, le Téléjournal se penche sur les enjeux fondamentaux auxquels fait face le Canada, alors que la campagne électorale bat son plein. Cet article est le troisième d'une série de cinq.

Un pays sur le devant de la scène

Historiquement, le Canada a joué un rôle marquant sur la scène internationale, notamment à travers ses engagements multilatéraux et sa direction dans des dossiers des droits de l'homme et de maintien de la paix. Beaucoup l'ont oublié, mais c'est un Canadien, le juriste montréalais John Humphrey, qui a rédigé le premier jet de la Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU. C'est un Canadien, l'ancien premier ministre Lester B. Pearson, qui est le père de la force de maintien de la paix de l'ONU, les fameux Casques bleus. Ce qui lui a valu le prix Nobel de la paix en 1957.

Le Canada, sous la gouverne du premier ministre Brian Mulroney, a été un leader international de premier plan, notamment dans le dossier de la lutte contre l'apartheid. L'entente sur les pluies acides, l'accord de libre-échange, la Convention contre les mines antipersonnel sont autant de dossiers dans lesquels le Canada a joué un rôle de premier plan. À travers et grâce à l'ONU et d'autres forums multilatéraux, le Canada a pu jouer un rôle qui dépassait largement son poids économique et politique.

Un engagement qui a diminué de moitié

Aujourd'hui les choses ont bien changé. Les chiffres parlent par eux-mêmes. Si en 1990 le Canada consacrait 2,4 % de son PIB à son engagement international (aide au développement et dépenses militaires), aujourd'hui elle n'y consacre plus que 1,2 %, la moitié, selon une toute récente étude du Conseil international du Canada. C'est la pire performance de tous les pays du G7.

Même chose si on compare à un groupe de puissances moyennes comme l'Australie, la Suède, la Norvège. Le Canada arrive bon dernier.

L'OTAN s'attend à ce que ses pays membres dépensent en moyenne 2 % de leur PIB en défense. Ce que n'atteint pas le Canada.

Regardons les Casques bleus. Le Canada contribuait à hauteur de 3000 hommes à la force de maintien de la paix de l'ONU en 1994. Aujourd'hui, nous n'avons plus que 120 Casques bleus sur le terrain sur un total d'un peu plus de 97 000 hommes. Le pays qui revendique la paternité des Casques bleus se retrouve en 63e place parmi les contributeurs de la force de maintien de la paix de l'ONU.

Dans ce contexte, peu d'observateurs se sont montrés étonnés de l'échec de la candidature canadienne au Conseil de sécurité de l'ONU en 2010, lorsque le Canada a perdu au profit du petit Portugal.

Sur le front des relations bilatérales avec notre plus important partenaire commercial, les États-Unis, plusieurs différends sont apparus. Même dans les dossiers aussi importants qu'Israël et l'Ukraine, où pourtant la sensibilité canadienne ressemble fortement à celle des Américains, depuis quelques années le Canada donne l'impression de faire parfois cavalier seul, tant ses positions sont tranchées.

Que promettent les partis?

Les trois partis politiques qui arrivent en tête des sondages de l'élection de cette année n'ont pas encore dévoilé l'ensemble de leurs promesses en matière de politique étrangère. Dans un pays où il n'y a pas eu d'énoncé de politique étrangère depuis 10 ans (Livre blanc) et où 11 ministres des affaires étrangères se sont succédé en 15 ans, des engagements clairs de chacun des partis, qui tiennent compte autant du monde en évolution que de l'histoire, seraient certainement bienvenus.

Pour voir les engagements des partis sur votre appareil mobile, cliquez ici (Nouvelle fenêtre).


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