Bruno Marchand n’exclut pas une taxe sur l’essence à Québec

Dans un contexte de crise de financement des transports collectifs, Bruno Marchand affirme qu’il devra réévaluer sa position quant à l’imposition d’une taxe sur le litre d’essence. Jusqu’à aujourd’hui, comme son prédécesseur Régis Labeaume, il avait toujours exclu d’imposer une telle taxe à Québec.

La question de la taxe sur l’essence, de la taxe sur l’immatriculation, ou n’importe quel autre moyen pour mettre des ressources dans le transport collectif, ça va venir dans […] l’évaluation totale de ce dont nous avons besoin pour améliorer les transports collectifs, a expliqué le maire de Québec.

Rappelons que Bruno Marchand a annoncé au début du mois qu’une nouvelle taxe sur l’immatriculation d’au moins 10 dollars sera imposée aux automobilistes de Québec dès 2025. La Ville de Québec pourrait revoir ce montant à la hausse d’ici le 15 septembre.

En guise de comparaison, les automobilistes du Grand Montréal paient une taxe d’agglomération sur l’immatriculation de 59 dollars par année, et la taxe sur l’essence de 3 cents le litre a rapporté 89,5 millions de dollars en 2021-2022.

Pas une bonne taxe

L’ouverture du maire à une taxe sur l’essence s’est rapidement attirée les critiques des oppositions. Présentement, Bruno Marchand est dans un magasin de taxes, il fait ses emplettes et il ramasse des choses sur les tablettes : taxe sur l’immatriculation, taxe sur l’essence, illustre Claude Villeneuve.

Le chef de l’opposition avance qu’une taxe sur l’essence n’est pas une bonne taxe dans la mesure où elle est appelée à décroître avec l’électrification du parc automobile. Il souligne aussi que les voitures électriques occupent le même espace sur la voie publique et qu’il n'y a pas de sens à les exempter d’une taxation pour financer le transport en commun.

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Claude Villeneuve invite l’administration Marchand à lancer une discussion d’ensemble sur la fiscalité municipale plutôt que d’ajouter des taxes à la pièce.

Équipe priorité Québec estime pour sa part qu’avant de taxer l’essence, il faudrait faire le ménage dans l’administration du RTC [et] regarder les finances de plus près.

Le chef Patrick Paquet lance qu’il ne serait néanmoins pas surpris de voir l’administration taxer l’essence en même temps que les immatriculations dès 2025. Le cabinet du maire indique que, pour l’instant, ce n’est pas prévu.

Essence plus chère à Québec

Selon le rapport rendu public aujourd’hui par le gouvernement Legault, le prix moyen du litre l’essence dans la Capitale-Nationale était de 171,5 cents en 2023, contre 167,4 cents à Montréal, soit une différence de 4,1 cents.

Bruno Marchand calcule que la facture additionnelle se chiffre à 100 dollars par année par véhicule.

Il faut poser des gestes concrets. On ne peut pas laisser ça aller. Il y a 100 piastres de plus par voiture par année pour une famille normale, c'est énorme. […] Pour une famille qui a deux voitures, c'est 200 piastres de plus qu'à Montréal.

Le maire de Québec souligne que cette différence de prix est d’autant plus inexplicable que la Ville de Québec n’impose pas de taxe sur l’essence, contrairement à la région du Grand Montréal, qui prélève 3 cents sur chaque litre vendu pour financer le transport collectif.

On n'a pas de taxe sur l'essence et ça nous coûte quatre sous de plus pour chaque litre d'essence. On se fait avoir. Il y a quelque chose qui ne marche pas, martèle Bruno Marchand.

Avec la collaboration d'Olivier Lemieux