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Des problèmes d’eau affligent les résidents du Nunavik

Un camion d'eau est en train de remplir une maison.

Les villages du Nunavik doivent compter sur un approvisionnement en eau par camion, en raison de l'impossibilité de creuser des aqueducs dans le pergélisol.

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Radio-Canada

Alors que les problèmes d’accès à l’eau se multiplient dans certaines communautés du Nunavik, plusieurs résidents se questionnent sur l’efficacité du système de distribution d'eau potable et de collecte des eaux usées, basé sur l’utilisation de camions-citernes.

La médecin Sarah Bergeron a l’habitude des coupures d’eau au village de Puvirnituq, où elle réside et travaille.

Il arrive souvent qu’elle soit obligée de laver ses cheveux dans un bol d’eau, qu’elle vide ensuite à l’extérieur, car son réservoir d'eaux usées était plein à ce moment-là. La situation se serait toutefois empirée récemment.

Il y a quelques semaines, une interruption l’a privée d’eau pendant 10 jours consécutifs.

Tu y penses le matin en te levant, au travail. Tu y penses quand tu vas au lit le soir, se désole la médecin omnipraticienne.

Tout le monde tente de partager ses propres astuces, mais il n’y a pas de solution à long terme.

Une citation de Sarah Bergeron, résidente de Puvirnituq
Photo d'une salle de bain.

Certains résidents doivent se laver avec des chaudières, notamment lorsque les réservoirs d'eaux usées sont pleins.

Photo : Fournie par Gabriel Dubé

Comme dans la majorité des 14 villages du Nunavik, les maisons ne sont pas alimentées en eau avec des aqueducs souterrains.

Le pergélisol empêche l'installation de telles infrastructures. L'eau potable est plutôt acheminée par camion. Même chose pour les eaux usées, qui sont conservées dans des réservoirs et vidées régulièrement.

Dans certains villages, des problèmes mécaniques sur ces camions, additionnés au manque de pièces de rechange et de main-d'œuvre qualifiée, peuvent grandement nuire à la livraison d’eau.

Des villages isolés

Le petit village d’Aupaluk, sur les berges de la baie d’Ungava, est frappé de plein fouet par ces problèmes d’accès à l’eau.

La Municipalité tente par tous les moyens d’améliorer l’efficacité du service, sans succès. Un des deux camions-citernes du village a brisé, et la station de traitement peine à répondre à la demande.

Nous avons discuté avec l'Administration régionale Kativik (ARK) du manque d'eau dans notre réservoir pour passer l’hiver, a déclaré le maire d’Aupaluk, David Angutinguak.

La population augmente, la demande d’eau aussi, et nous avons beaucoup de plaintes des résidents.

Une citation de David Angutinguak, maire d'Aupaluk
Vue aérienne du village d'Aupaluk.

Le village d'Aupaluk compte tout au plus 230 résidents.

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Ce dernier a commandé une centaine de bidons de 18 litres d’eau pour la communauté. Une seconde commande serait aussi en route. Le prix exorbitant du transport rend toutefois cette solution peu envisageable à long terme.

Ces 200 bidons ont coûté 6000 $, selon le maire, qui se désole que ses demandes répétées auprès de l’administration régionale pour avoir de nouveaux camions de livraison n’aient toujours pas donné de résultats.

L’ARK assure de son côté qu’elle visite régulièrement les communautés pour offrir des formations et des conseils sur la bonne gestion des infrastructures d’eau, lesquelles sont de compétence municipale.

On se fait souvent rappeler à quel point la vie dans nos villages nordiques est parfois difficile, et que la capacité des municipalités à fournir les services essentiels est ardue, a déclaré l’ARK par courriel.

Problème de santé publique

Le manque d’eau aurait aussi des conséquences sur la santé des résidents en favorisant la prolifération de germes et bactéries, selon la santé publique régionale.

Les résidents ne peuvent pas prendre leur douche ni laver leurs vêtements ou la vaisselle de manière régulière.[...] Certaines personnes ont même dû utiliser des sacs en plastique plutôt que des toilettes, explique Amélie Desjardins-Tessier, médecin en santé publique à la Régie régionale de santé et de services sociaux du Nunavik.

Des gens transvident des contenants d'eau.

Plusieurs résidents doivent parfois se rendre à des lacs et des rivières pour collecter de l'eau, comme ici, à Ivujivik. (Photo d'archives)

Photo : Thomassie Mangiok

Elle espère par ailleurs que la question sera résolue une fois pour toutes alors que les besoins en eau risquent d’augmenter.

La population grandit. Nous avons déjà de la misère à répondre aux besoins des gens avec l’équipement et les ressources que nous avons maintenant, ajoute Amélie Desjardins-Tessier.

Avec les informations de Rachel Watts

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