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Le retour d’un plafond sur les heures de travail déçoit des étudiants étrangers

Des étudiants qui marchent vers un bâtiment universitaire à la rentrée.

À compter de l’automne, ce plafond sera de 24 heures de travail par semaine, ce qui est un peu plus que les 20 heures permises avant la levée du plafond en 2022. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Le retour du plafond sur le nombre d’heures que les étudiants étrangers sont autorisés à travailler à l'extérieur du campus suscite des inquiétudes et de la déception dans le milieu universitaire des Maritimes.

Ottawa a annoncé lundi que les étudiants étrangers ne pourront plus travailler sans limite d'heures à l'extérieur de leur campus. À compter de l'automne, ils devront se contenter de 24 heures par semaine.

Avant la pandémie, le gouvernement fédéral avait fixé le maximum d'heures autorisées chaque semaine à 20. Un plafond que le gouvernement avait levé en 2022 pour contrer le manque de main-d'œuvre.

Marc Miller avec des drapeaux canadiens derrière lui.

Le ministre de l'Immigration, Marc Miller.

Photo : La Presse canadienne / Spencer Colby

Pour le ministre de l'Immigration, Marc Miller, ces 24 heures correspondaient à trois journées de travail de huit heures, un nombre raisonnable, selon lui.

Insuffisant pour certains étudiants

Avec près de 6000 étudiants étrangers, l'Université du Cap-Breton est l'université de l'Atlantique qui sera la plus touchée par la mesure.

Pour Mohammed Idris Jodhpurwalla, un étudiant que Radio-Canada a rejoint au centre d'appel où il travaille, ces 24 heures ne sont pas suffisantes. Ma famille arrive en août, donc ça va être très dur pour moi de subvenir à nos besoins, dit-il.

Divya Daboo pose pour la photo avec les bras croisés.

Divya Daboo est vice-présidente à la vie étudiante de l’Association étudiante de UPEI. Elle est elle-même une étudiante étrangère originaire de l'Île Maurice.

Photo : Gracieuseté de Divya Daboo

Pour Divya Daboo, vice-présidente à la vie étudiante au sein de l’Association étudiante de l'Université de l'Île-du-Prince-Édouard, le plafond réimposé par Ottawa va alourdir le fardeau financier des étudiants étrangers.

On sait tous que la vie au Canada est très chère, alors pour pouvoir subvenir à nos besoins, c'est très difficile.

Une citation de Divya Daboo, vice-présidente à la vie étudiante à l’Association étudiante de UPEI

Je suis un petit peu déçue moi-même avec ces nouvelles règles, ajoute Divya Daboo en soulignant que la plupart de ces étudiants travaillent au salaire minimum, qui est d'environ 15 dollars l'heure dans les provinces de l'Atlantique.

Une femme regarde directement la caméra et sourit pour une photo.

Représentante du comité étudiant du Collège de l'île, Ide Muriel Kembou Djoufack espère que la fin du plafond encourage les établissements à offrir davantage d’emplois à temps partiel. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond

Même son de cloche du côté du comité étudiant du Collège de l’île.

[Ce plafond] ne permet pas vraiment de subvenir à tous les besoins des étudiants, surtout certaines personnes qui arrivent avec des familles et des enfants, ajoute Ide Muriel Kembou Djoufack, représentante de ce comité. Toutefois, elle juge que cette mesure permettra à plus d'étudiants de trouver un emploi.

Ce plafond ne s'applique pas pendant les vacances d'été, rappelle Jovial Olachi Osundu, présidente de l'Association des étudiants internationaux de l'Université de Moncton. Pour sa part, elle juge que la décision d'Ottawa est une petite victoire comparativement aux 20 heures autorisées avant la pandémie.

Elle croit que l'ancienne limite empêchait certains étudiants étrangers de trouver du travail.

L'équilibre travail-études

Selon le gouvernement fédéral, l'objectif du retour du plafond est de s'assurer que les étudiants se consacrent principalement à leurs études.

Les recherches ont montré que plus un étudiant travaille pendant ses études, plus ses résultats scolaires en souffrent, peut-on lire dans un communiqué de presse.

Sylvain Gagné pose pour la photo souriant.

Le président du Collège de l’île, Sylvain Gagné, comprend les raisons pour lesquelles Ottawa a décidé de retourner avec le plafond d'heures de travail pour les étudiants étrangers, mais il craint néanmoins des effets sur le nombre d'étudiants étrangers qui décideraient de venir au Canada. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Drumond

Président du Collège de l’île, Sylvain Gagné est d'accord avec la nouvelle règle.

Un étudiant ne pourrait pas espérer travailler plus de 24 heures par semaine et avoir d’excellents résultats académiques.

Une citation de Sylvain Gagné, président du Collège de l’île

Divya Daboo souligne néanmoins que certains étudiants arrivent quand même à garder un équilibre entre le travail et les études.

Je pense que ça dépend de chaque personne et en général, si les étudiants sont un peu responsables, cela marche, croit-elle.

Le cumul de changements

Sylvain Gagné craint néanmoins que le retour de ce plafond décourage certains étudiants étrangers de venir au Canada, compte tenu de la multiplication des nouvelles règles fédérales adoptées dans les derniers mois à leur égard.

Les gens magasinent, ils choisissent soit d'aller en Europe, en Australie ou aux États-Unis, au lieu de venir ici. Donc, ils vont choisir la meilleure option pour eux, explique-t-il.

Le campus de Charlottetown du Collège de l'Île.

Le campus de Charlottetown du Collège de l'Île.

Photo : Radio-Canada / Julien Lecacheur

Sylvain Gagné déplore que la décision d'Ottawa ait été annoncée aussi tardivement dans le processus de recrutement des étudiants. C'est un peu à la dernière minute, et nous, on doit envoyer les lettres d'admission avant la fin du mois pour que les étudiants puissent faire leur demande de permis, précise-t-il.

Avec des informations d'Adrien Blanc et l'émission La Matinale

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