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Les négociations coordonnées commencent dans 30 hôtels au Québec

L'hôtel Le Concorde à Québec.

À Québec, les hôtels Concorde, Delta et Hilton sont notamment touchés.

Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin

Radio-Canada

Quelque 30 hôtels des régions de Montréal, de Québec, de l'Estrie et du Saguenay–Lac-Saint-Jean entament une négociation coordonnée de leurs conventions collectives.

Cette négociation concerne 3500 travailleurs, membres de syndicats de la Fédération du commerce, affiliée à la CSN.

Cette fédération a comme pratique depuis des années de coordonner plusieurs de ses négociations dans les hôtels, même s'il s'agit de différents employeurs. Les syndicats concernés adoptent ainsi une plateforme commune de revendications et ils se consultent au fil des avancées dans la négociation, même s'ils ont des employeurs différents.

La plupart de ces conventions collectives arriveront à échéance le 30 juin, dans la région de Montréal, et le 31 juillet, dans la région de Québec.

Les revendications

Avec la pandémie qui a durement frappé le secteur de l'hôtellerie, puis le tourisme qui s'est emballé depuis, ces travailleurs espèrent profiter de la reprise et effectuer un rattrapage salarial.

Ainsi, ils réclament des augmentations de 36 % sur quatre ans, soit 15 % dès 2024, puis 7 % pour chacune des trois années suivantes, a détaillé en entrevue Michel Valiquette, trésorier et responsable du secteur du tourisme à la fédération.

Un homme aux cheveux gris pose pour la caméra.

Michel Valiquette est trésorier et responsable du secteur du tourisme à la Fédération du commerce, affiliée à la CSN. .

Photo : Dominic Morissette

Pour justifier cette revendication, M. Valiquette souligne l'inflation et le prix des chambres d'hôtel qui a crû de 67 % depuis 2020.

Ces travailleurs demandent aussi d'améliorer l'accès aux vacances, soit trois semaines dès la première année et sept semaines après 30 ans d'ancienneté.

Il y a un réel problème d'attraction et de rétention du personnel dans l'industrie. Travailler dans l'hôtellerie, ça implique que vous travaillez les fins de semaine, ça implique que vous travaillez les soirées, les jours fériés, rappelle M. Valiquette.

Il affirme donc vouloir améliorer les conditions de travail pour attirer la relève.

Les syndiqués réclament également de rehausser de 5 % la contribution de l'employeur au régime d'assurances collectives. Dans la majorité des cas, cette contribution passerait de 60 à 65 %.

Et ils veulent éliminer le recours aux agences de placement. D'autres revendications ont trait à la formation.

Négociation laborieuse

Dans le passé, ces négociations coordonnées ont abouti à des grèves dans certains hôtels, souvent en pleine saison touristique. Certaines ont duré plusieurs mois.

On connaît l'évolution de chacune des 30 tables de négociation. Ça ne se fait pas en une journée. On sait où il y a des percées, on sait où il y a des avancées puis à ce moment-là, on se coordonne dans tout ça. Et on tient nos syndicats informés tout au long de la négociation. Souvent, ce qui va arriver, c'est qu'il va y avoir un premier règlement, puis on va tenter de l'exporter dans un deuxième endroit. Après ça, effectivement, il y a un effet domino et là, les autres règlements tombent, a illustré M. Valiquette.

On est prêts à s'asseoir et à négocier sérieusement, de bonne foi. Malheureusement, on se doit souvent, pour se faire prendre au sérieux par les employeurs, d'exercer des moyens de pression, éventuellement de tenir des votes de grève, puis éventuellement aussi d'exercer la grève. Sinon, bien souvent, les employeurs ne nous prennent pas au sérieux, a conclu M. Valiquette.

Alupa Clarke accorde une entrevue à Radio-Canada dans le hall d’un hôtel du Vieux-Québec.

Alupa Clarke (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada

Contacté par Radio-Canada, le président de l'Association hôtelière de Québec, Alupa Clarke, a tenu à rappeler que l'industrie est encore en reconstruction postpandémique. Il précise aussi qu'il y a une légère tendance à la baisse du taux d'occupation depuis janvier, donc les marges bénéficiaires sont très minces et les profits très bas.

Notre secteur est quand même très compétitif sur le plan des salaires. Nous, c'est simple, on demande au syndicat d'être raisonnable et équitable, dit-il.

Avec la collaboration de Colin Côté-Paulette

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